dimanche 29 avril 2012

Traversée Chamonix-Zermatt... reportée!


C’est remplis d’espoir, d’excitation et d’attente que nous passons les premiers mois de l’année avec dans la tête le projet de la traversée Chamonix-Zermatt avec les copains de l’Hérault. Malheureusement les grosses chutes de neige de ce printemps hivernal suivies d’un terrible et ravageur foehn nous obligent à revoir nos plans. Trop dangereux de s’aventurer au-delà de 3000m. Même la légendaire Patrouille des Glaciers est finalement annulée. Tant pis, nous partons quand même, nous verrons bien sur place ce qu’il sera possible de faire. 
Le groupe se reconstitue près de Montpellier, chacun connaît un ou plusieurs membres. Les cinq heures de trajet, tous rassemblés dans la même voiture, les bagages et tout le matériel bien calés dans la remorque, sont propices à faire connaissance. Un repas à mi-chemin pour constater que l’humour est déjà au rendez-vous. 
Arrivés en fin d’après-midi dans l’antre de frère Bourru, nous sommes aussitôt à parcourir les rues de Chamonix et loucher sur les magasins remplis de vêtements et matériels tous plus attirants les uns que les autres. On finira finalement au supermarché du coin… Ben oui, faut bien manger ! 
Rendez-vous est pris dès demain avec Jean pour une petite balade au-dessus des Contamines-Montjoie malgré les nombreuses coulées de fonte et la présence de plaques déjà repérées la veille par notre guide. Va falloir bien viser…

 

Nous restons sur des pentes débonnaires et entamons le tour de la tête de la Cicle pour rejoindre le col du même nom. Le vent souffle sa colère, heureusement pour nous il est chaud et nous ne souffrons pas du froid mais malheureusement pour la neige qui s’alourdit terriblement.

  
Jean nous guide à travers le dédale des bosses vierges et immaculées. 

  
L’épaisseur de neige est hallucinante pour la saison.

  
Nous courbons la tête car bientôt le vent nous frappera de plein fouet…

  
… et ralentira chacun de nos pas pour la traversée du versant sud de la montagne.

  

Au col le vent a sculpté la surface de la neige, la corniche dégouline ses boulettes de l’autre côté mais une brèche est présente et nous permet de nous jeter sans risques dans la pente où un ski de descente un peu acrobatique et suffisamment physique pour une première journée nous attend. Plus bas nous nous arrêtons sur un petit plateau pour casser une croûte bien méritée au milieu des premiers croccus. Et c’en est fini de cette première sortie. 

  

Le Mont Blanc ne daigne toujours pas se montrer et reste encapuchonné par messire nuage d’altitude… Tant pis nous dégustons une superbe raclette avec fromage et charcuterie de la région sans la vue !

  

Le lendemain nous partons pour un petit périple de deux jours vers le col du Grand Saint Bernard. Notre première visite est pour les Monts Telliers avec éventuellement une bifurcation vers un couloir qui nous ramènerait directement sur le col mais… non ! Trop risqué.

  

La pente d’accès sous la pointe de Drône est en effet bien chargée et on ne sait pas si le couloir est en condition. Nous restons sur la classique des Monts Telliers où nous rencontrons d’autres randonneurs. Pour finalement arriver au sommet, accueillis par notre sympathique et généreux vent du sud, et embrasser un panorama à 360° assez époustouflant et rempli de sommets.

  
Le Grand Combin…

… et le Mont Vélan, tout proches
 
 
Le Mont Blanc (toujours caché) et les Grandes Jorasses au loin.

La descente met nos cuisses à rude épreuve. Hormis sous le sommet où l’inclinaison nous permet d’enchaîner quelques virages, la pente du retour est douce et la neige toujours aussi lourde. Nous ne battons pas de record de vitesse mais faisons plutôt preuve de tous nos talents d’équilibristes. Nous laissons tout de même quelques belles baignoires de-ci, de-là… 
Après un rapide sandwich réalisé sur place (merci les filles qui n’oublient jamais qu’elles ont un ventre!) accompagné d’un thé chaud apprécié par tous, il nous faut remonter la longue route menant à l’hospice du Grand Saint Bernard. Six kilomètres sous le vent et les nuages habituels de fin de journée…

  

… pour arriver à cette grosse bâtisse aux chanoines, oblates, bénévoles et travailleurs accueillants.

  

Les murs sont épais, les fenêtres doublées, le sol construit d’épaisses dalles de pierre récupérée dans la montagne. Il règne en ces lieux une quiétude mystique. Nous sommes quelques vingt personnes à partager un dîner simple mais bon. Le ravitaillement de produits frais n’est pas fréquent… 



 

Nous rendons une rapide visite à l’église, la crypte, les étages supérieurs mais nous ne pourrons pas visiter le musée qui est, paraît-il, à voir. Les chambres sont belles, pratiques, confortables. Les sanitaires et lieux communs aussi. Tout est organisé, propre, ordonné… Que la rigueur suisse est agréable et appréciable parfois!!!

  

Au petit matin nous sommes réveillés par le son des chants religieux qui résonnent à travers les couloirs. Les poils se dressent sur nos bras. Nous préparons nos sacs en silence. Chacun est à ses rangements dans un calme inacoutumé…

  

Puis nous traversons la frontière pour nous rendre au Mont Fourchon. La neige est bien dure. Il a enfin gelé cette nuit.

  

Notre Phénix a pris de l’avance, piqué par sa méforme des deux jours précédents, et renaît de ses cendres au sommet du Mont. Pour le moment il est loin devant, invisible…

  

Comme chaque jour, le ciel est partiellement découvert nous offrant un océan de bleu moutonné de nuages. La vue se dégage avec l’altitude et nous retrouvons encore cette fois notre bon vieux vent au sommet ainsi qu’une super vue.

  
Belle quantité de neige…

  
La pyramide des Grandes Jorasses

  

Enfin quelques photos de descente sur une neige encore relativement froide.

  
Jean qui enchaîne sous le sommet

  
L’Ultra-trailer à fond sur la transfo

  

Puis il faut bien redescendre pour récupérer nos dernières affaires laissées à l’hospice et prendre le chemin du retour vers Chamonix.

  

Mais nous ne pouvons quitter la Suisse sans faire honneur à sa cuisine valaisanne! Encore un bon moment bien sympathique partagé par le groupe.

  

Décidément la météo n’est pas de notre côté et une dernière nuit de tempête avec des vents de 150km/h nous convainc d’avancer notre retour à la maison. Non sans avoir fait le plein de provisions du coin… Le vent souffle encore bien fort dans la vallée du Rhône mais notre conducteur est un as du volant et ramène tout ce petit monde à bon port. 

Point n’avons vu Zermatt, mais nous reviendrons!! 

lundi 16 avril 2012

Grosse poudre à la Pègue



Depuis un mois la neige a bien fondu et à part quelques sorties au soum de Nère et à la Pègue, entrecoupées de balades au bord du Gave, nous avons surtout consacré notre temps aux chiots de Chiara et Fango. Mais après les chutes de neige de ces derniers jours il n'était pas question de rester tranquillement au chaud. Direction l'Ayré, avec un BRA à 4 on reste cool à l'abri de la forêt. Tout en roulant, le soleil nous fait des clins d'œil et nous invite à monter voir plus haut. Les copains ont pris de l'avance et tracent le vallon de la Bat de Barrere. C'est parti pour une crête avec quand même une certaine vigilance.


Les nuages jouent à cache-cache avec le soleil mais quelques coins de ciel bleu nous laisse espérer une belle matinée.


La neige est bien présente et nous sommes ravies de suivre une jolie trace. Les chiens aussi. Tiens, tiens, ils restent derrière aujourd'hui...


Les pentes alentours se sont bien blanchies et sont ourlées de belles vagues sculptées par le vent qui continue de nous souffler dans les oreilles.


L'endroit est vierge... pour le moment!



Quelques instantanés de cette neige inespérée et éphémère. Nous sommes au bon endroit, au bon moment.


Les nuages continuent de jouer dans le ciel et nous cachent toute la vue vers le sud. Le vallon d'Aygues Cluses n'est plus qu'une mer de brume.


A la descente il faut chercher la pente, la pente, la pente pour pouvoir espérer avancer dans ces accumulations de coton. D'ailleurs la moindre erreur de jugement, le moindre déséquilibre et c'est la chute... au ralenti s'il vous plaît! Et trois fois s'il vous plaît! Zut, on a oublié masque et tuba... C'est tout de même une chouette danse que nous réalisons là.


Les chiens sont à la peine. Mais les attendre est aussi l'occasion de reprendre son souffle. Et de se féliciter de prendre autant de plaisir à dessiner des arabesques, à soulever des gerbes de poudre, à swinguer le long des pentes...