jeudi 29 avril 2010

Pont Napoléon et VTT



Il fait beau et très chaud pour ma seule journée de repos de la semaine. Ce sera donc une journée d'activité sèche... c'est à dire pas de ski. Nous ne voulons pas prendre le risque de nous noyer dans la neige de fonte qui n'a pas regelé cette nuit et qui... fond! Direction donc Luz où la via ferrata du pont Napoléon nous accueille. Moi qui n'aime pas le vide et suis sujette au vertige, j'ai envie de tester ces sensations et de repousser quelques limites qui m'empêchent de traverser certains passages lors de mes sorties montagne. Je ne cherche pas forcément à débuter l'escalade, activité qui n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais juste à essayer de dépasser cette peur singulière qui tétanise et paralyse dans les moments clés d'une rando. Elke, très à l'aise à la verticale, nous guide Véro et moi dans cette aventure.


Véro passe en tête, on dirait qu'elle a fait ça toute sa vie! J'attaque ensuite suivie de près par Elke qui m'encourage, me rassure, m'aide parfois à passer les mousquetons qui nous assurent, sur le tronçon suivant.


Les passages en surplomb sont les plus difficiles à vivre mais encore une fois c'est mon imaginaire qui est à l'origine de cette fameuse peur car il n'y a aucun risque. Je n'aime pas du tout cette sensation d'être suspendue dans le vide. Et plus nous prenons de la hauteur, plus l'angoisse grandit. Une fois passée la pile du pont, la roche s'aplatit et je me sens alors beaucoup plus à l'aise, je peux mettre en pratique les conseils d'Elke quant à ma position, solliciter les bons muscles, contracter, relâcher, tendre les bras, utiliser les jambes... Mais la moitié du chemin est déjà faite... toute en tension!


A l'abri sur une petite vire, je trouve le courage de prendre une photo et Véro, la décontraction de me faire un petit coucou!


Nous grimpons en 30 minutes et je suis bien contente d'en avoir fini. Je suis un peu vexée d'avoir été si dépendante de cette angoisse mais c'est moteur car cela me donne l'énergie et l'envie de refaire cette via pour mieux l'appréhender et me familiariser encore plus avec ces nouvelles sensations que je cherche à apprivoiser. Nous rejoignons ensuite la via ferrata de Coumély au-dessus de Gèdre mais je me laisse impressionnée par l'observation, peut-être trop longue, des grimpeurs dans le chaos et ne me sens pas de la tenter aujourd'hui. Un petit repas au Txoko à Luz (seul resto ouvert ce jour) et nous décidons avec Elke de continuer la journée par une balade en VTT.


Nous récupérons Nathalie qui a bien besoin de se défouler après une crevaison et une piscine fermée et nous voilà parties sur les berges du Gave.


La balade dure quand même 2h30 et nous emmène de sentiers en pistes, de traversée de route en traversée de village,


de la coulée verte à un buala,


pour finir par une belle descente avec vue sur Argelès tout en bénéficiant de la fraicheur du Gave.
Le ciel est menaçant mais pas une goutte ne tombe. Ouf! La journée a été bonne.

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samedi 24 avril 2010

Pic de l'Aiguillette et crête de Bataillence



Après la bonne forme annoncée lors de la rando au Balaïtous, Elke propose de m'embarquer dans la sortie prévue par Serge et Bambi en vallée d'Aure. 
- Euh, t'es sure que j'ai le niveau Elke? 
- Mais oui, tu verras, ils nous attendront. 
- Bon d'accord. 
Véro nous accompagne et nous voilà parties pour un réveil très matinal. A St Lary nous retrouvons Coco et Elodie et démarrons peu avant 8h du tunnel de Bielsa sur les pentes Nord-Est qui mènent au pic de l'Aiguillette. Nous sommes aussi escortés par Austine, Chopi et Scarlett qui parcourront le double voire le triple de la distance et du dénivelé. Incroyable!


Les couteaux sont les bienvenus car la neige est bien dure.


L'arrivée au col est déjà l'occasion de profiter du panorama qui s'offre à nous sur la vallée de la Gela et les murailles de Barroude.



Puis nous attaquons la pente sous le sommet et arrivons... à du rocher! La bonne surprise pour moi!!


Ben y'a plus le choix Caro, faut mettre les mains. Puis les pieds, puis le reste pour arriver au sommet. C'est surement trois fois rien pour quelqu'un qui grimpe mais pour moi, c'est une petite première et surtout de bonnes sensations, j'y ai presque pris du plaisir... A suivre.



La neige des flancs Sud du vallon de Pinara n'est pas aussi transformée que nous l'espérions mais ces grandes pentes sont quand même un régal à skier.



On se prépare pour remonter vers la crête de Bataillence et gravir les pentes sous le pic sans nom coté 2574m.

Ils sont fous ces gaulois!

Petite chose...

Certaines peaux rendent l'âme, les miennes adhérent bien et rien ne bouge... Bon d'accord c'est leur 6ème sortie mais ce sont des peaux Gecko sans colle, on verra dans le temps si ça tient. L'élasto n'y faisant rien, Elke continue avec les skis de Serge qui finit à pied bientôt suivi de Coco et moi.


Ben voui, plus y'a du pentu, moins je me sens à l'aise avec des lattes aux pieds. Par contre tanker ses pieds droit dans la pente, ça me va. J'avoue qu'on y laisse un peu d'énergie mais comme j'en ai à revendre en ce moment ça tombe bien.



Pause casse-croûte au sommet avec un beau panorama sur la vallée de Bielsa, les sommets espagnols, ceux des vallées voisines, Moudang, Rioumajou, Gela.


Au loin qui se cache, le Mont Perdu derrière la Munia

Les cousins originaires du coin égrènent les sommets à une telle vitesse qu'il est impossible de tout identifier, tout retenir... Pas grave, on reviendra, c'est trop beau par ici. Il y a trop de belles pentes à glisser.



Il s'agit ensuite de descendre par une belle pente soutenue au départ en cherchant la bonne orientation qui offrira une neige pas trop lourde. Puis ensuite c'est un déluge de courbes et virages dans les vallons de la montagne de Bataillence. Du pur bonheur! La neige est transfo juste à point et on enchaîne à toute barzingue.



Un dernier petit mur... et hop c'est déjà fini. Une superbe matinée qui se termine par un bon repas à St Lary, le tout dans la bonne humeur et la convivialité. Merci Elke de m'avoir embarquée. Merci les gars de nous avoir entraînées, encouragées, soutenues, attendues. Ce fut un régal pour nous, j'espère que nous vous avons bien fait rire aussi. A une prochaine.
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mardi 20 avril 2010

Retrouver la paix au glacier de Las Néous




Après ces derniers jours éprouvants et chargés d'émotions, cette course vers le Balaïtous dans mon petit jardin perso, vers un lieu que j'affectionne particulièrement, est l'occasion pour moi de trouver la paix par le recueillement et l'abandon. Comme à son habitude la montagne nous accueille avec bienveillance et resplendit de la beauté du petit matin.


Nous décidons de monter en baskets jusqu'au plateau de Labassa où nous chaussons les skis... et les couteaux car la neige est dure comme de la pierre. Mon trop-plein d'énergie qui ne demande qu'à sortir me fait mener un train d'enfer et je me retrouve bientôt seule en tête.



Pour être déjà venue en 2006, je connais l'itinéraire et attaque le mur au fond du vallon de la Pacca avec un bon rythme. Je me demande jusqu'à quand je vais tenir ainsi mais le mur est englouti en quelques conversions. C'est l'occasion de prendre des photos de mes compagnes de randonnée avec une distance inhabituelle. J'aime assez le résultat.




En fond: la crête des Cristayets

Nous abordons ensuite le glacier de Las Néous où la neige est bien trafollée ce qui génère quelques inquiétudes quant au plaisir de la descente. Le rythme est toujours là.


Glacier de Las Néous 

Mes pensées vont, viennent, errent... Le caractère imposant du glacier et le calme qui y règne amènent peu à peu la sérénité dans mon esprit. Nous arrivons enfin sous la cheminée que nous laissons à sa neige en glace et à sa raideur car nous ne sommes pas équipées. Nous prenons tout de même le temps de casser la croûte sous les falaises du Balaïtous qui nous gratifie de quelques pierres ou neige gelée. Comme quoi il va falloir investir dans un casque!


Le glacier est finalement assez agréable à skier et c'est l'occasion de belles exclamations que répercute l'écho des murailles qui nous entourent. D'autant que nous sommes seules à skier, hormis un randonneur qui arrive au bas de la cheminée lorsque nous quittons le glacier. INCROYABLE !!! Nous prenons ensuite l'option de laisser le mur gravi à la montée à sa probable neige lourde et pourrie et empruntons le goulet face à la brèche de Las Néous. La neige est là aussi malheureusement bien pourrie et nous ressemblons à des canards... à ski... Non, il n'y a pas de photos!



La suite de l'itinéraire ayant très peu pris le soleil, nous nous régalons à attaquer, serpenter, slalomer, glisser sur une neige de bonne qualité, surtout qu'il s'y est déposé un petit centimètre de poudre la veille. Comme à mon habitude, je cherche la croupe ultime qui me permettra de réaliser encore quelques derniers virages avant de toucher l'herbe.



Puis c'est le retour à la civilisation à travers le chemin hyper caillouteux... aïe les chevilles et autres plantes de pied.



Merci la montagne pour la paix toujours au rendez-vous.
Merci mes copines pour votre compréhension.
V, H et P vous m'avez accompagnée tout au long de cette journée. Reposez en paix... * * *
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jeudi 15 avril 2010

Baladette au Pailla



Glacier de Pailla et base du couloir Swan


Bon, la météo joue un peu avec nos nerfs en ce moment. Déjà que mardi nous n'avons pas pu faire ce que nous voulions. Aujourd'hui le ciel est bien voilé, comme prévu, mais avec un plafond un peu bas tout de même et point d'éclaircie à l'horizon.


Nous partons en baskets en espérant trouver la neige au Pailla. Que nenni! Il faudra monter 200m supplémentaires pour enfin chausser les skis aux environs du refuge des Espuguettes. Le talon d'Achille... euh non, d'Elke, n'apprécie pas du tout cette ascension à travers les pentes herbeuses et le moral prend la couleur du ciel.

Deux skieurs montent vers le Petit Piméné et vont bientôt atteindre les nuages


Hourquette d'Alans

En gros le Piméné (notre objectif du jour) joue à cache-cache, les hourquettes d 'Alans et de Pailla sont visibles et nous tendent leurs pentes, la météo devrait aller en s'empirant.


Nous décidons finalement de redescendre quand un brouillard montant de la vallée commence à nous envelopper et rend le jour... tout blanc. Ni la montée, ni la descente ne peuvent être un plaisir dans ces conditions. Nous ne voulons pas prendre le risque de tordre un genou ou casser une main :-)) On reviendra... Les montagnes ne vont pas bouger, la neige va de nouveau tomber, demain ou l'année prochaine ou l'année d'après ou plus tard.


Rien ne presse. 


En attendant nous affutons les skis sur l'herbe... au cas où la neige ne tomberait finalement plus.

dimanche 11 avril 2010

Hypoxie des cimes à Coste Oueillère




L'anticyclone persiste et nous promet encore une belle journée. Direction Payolle et les granges de Camoudiet où nous ne sommes pas vraiment seuls.


 

Il fait déjà très chaud (8h45) et les Gaulois que je côtoie font un départ sur les chapeaux de roues.


 

Les 550 premiers mètres de dénivelé sont avalés en une heure! Bon on va se calmer maintenant? Ben non. Une autre heure et on arrive au col sous le sommet coté 2518m.


Un formidable replat nous sert de salle à manger et l'idée d'aller chercher la vue depuis le sommet ne nous séduit pas d'autant plus que la neige est bien gelée.


On reste donc au col à admirer le panorama et divaguer avec délires en tous genres... conséquence de l'hypoxie des cimes. Soudain notre conversation est interrompue par un énorme bruit qui dure, qui dure, qui dure... Une avalanche? Monstrueuse alors! Un avion supersonique? Une turbine géante? Un tremblement de terre? On attend la secousse mais rien ne se produit. Nous ne saurons pas l'origine de ce bruit assez impressionnant. Si quelqu'un a des infos... Il était aux alentours de 11h30.


Puis nous rejoignons une pente qui a bien pris le soleil pour éviter la croute du versant Nord et partons dans une glisse de folie.


Petits sauts, petits virages, grandes courbes, vitesse, shusss, plaisir de faire sa trace... tout y passe et c'est encore une fois un régal. La neige a bien transformé sans devenir de la soupe et nous poussons des cris de plaisir à faire résonner la montagne (tiens, c'était peut-être ça le bruit!) Une petite demi-heure de descente à fond les manettes. Miam, encore!!!

vendredi 9 avril 2010

Turon de Néouvielle entre nous



Nous devions être sept, nous ne sommes plus que quatre à démarrer au petit matin l'ascension vers le Turon de Néouvielle.

 
Départ matinal, on n'a pas les yeux en face des trous, l'appareil photo non plus.

Nous avons pu monter en 4x4 jusqu'au parc à bestiaux (1550m) mais attention car la piste qui part devant «chez Louisette» est barrée par un arbre. C'est donc une montée sauvage uniquement praticable en 4x4 (ou 2CV éventuellement) qui s'impose jusqu'aux cabanes de Camou où l'on retrouve la piste. Nous partons skis sur le sac et chaussons seulement au bout d'une demi-heure de marche. 


Après le refuge, s'enchaîne une succession de vallons, dômes, pentes et lacs, que l'on devine à peine, dans lesquels il est difficile de faire une trace constante ascendante. Ou alors il faut y être né et connaître par cœur les recoins de ce labyrinthe!


C'est pourquoi nous montons et descendons plusieurs fois et rajoutons quelques mètres de dénivelé à celui prévu.Pas grave.


Le panorama, le calme et la neige quasi vierge qui nous entourent sont un régal pour les yeux et l'esprit.


La montée de Coume Estrète se fait à l'ombre dans une bonne neige restée légère et nous retrouvons le soleil juste sous le col.


Passage pelé et gelé avec sensations garanties au col pour rejoindre la belle et douce crête qui monte vers le Turon.


Le panorama depuis le col nous offre déjà une belle vue sur le Vignemale et autres sommets alentours.


La fatigue commence à se faire sentir, les pieds souffrent, les ampoules se forment, une hanche crie grâce mais tout le monde tient bon jusqu'au sommet. Pour ma part, je suis en pleine, super, méga forme et heureuse de ne plus souffrir de quoi que ce soit. J'ai trouvé le matériel qui me convenait. J'en profite.


Nous restons presque une heure au sommet et admirons ce panorama grandiose où que porte le regard.


C'est l'occasion de photos, devinettes sur les sommets, histoires de mémoire défaillante (n'est-ce pas Cathy?), pique-nique, thé chaud... Et puis il faut songer à redescendre... Ça me fait toujours un petit pincement de devoir redescendre, même si je connais les plaisirs de la glisse à venir. Je suis tellement bien là-haut!!


Nous nous engageons avec prudence sur le glacier de Maniportet (ou ce qu'il en reste) et dévalons dans les combes sur une belle épaisseur de neige restée froide et poudreuse.


Un bonheur qui donne des fourmillements dans le ventre et une banane permanente. Une seule trace de montée et descente (surement la veille) sinon absolument personne dans le coin. Etonnant par un temps pareil: ciel bleu et soleil à la bonne température. Plus nous descendons plus la neige s'alourdit, quelques petites coulées glissent sur notre passage mais les dernières pentes avant le refuge sont encore l'occasion de sympathiques virages.


Les derniers mètres de la rive Est du lac de la Glère sont parcourus en pas du patineur, nous n'avons quasiment jamais poussé sur les bâtons malgré les (trop) nombreuses (mais obligées) traversées.


N'étant jamais rassasiée je cherche encore à virer, glisser, slalomer entre pierres, arbustes et brounchous.


Deux petits déchaussages et nous arrivons skis aux pieds à la voiture. Pas top ça?

Grande, bonne et belle journée qui se termine comme il se doit à la Terrasse de Luz. On en revient toujours pas de l'avoir fait ce Turon: pas très technique peut-être mais PREMIERE pour un tel dénivelé (+1500m), une telle longueur (4h30 de montée malgré la douleur) et une telle altitude (+3000m)! Bientôt à nous les Balaïtous, Vignemale, Néouvielle et autres grandes courses prestigieuses sans oublier les multiples coins sauvages aux combes vierges dont regorgent ces tellement belles Pyrénées.

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